Dans cette interview, Brice Gimeno et Marilyne Habib reviennent
sur la dynamique de marché des produits structurés et les opportunités offertes
par l’actuelle remontée des taux d’intérêt, notamment pour les solutions de
gestion de trésorerie d’entreprise.
La dynamique de croissance reste très soutenue pour le marché des produits structurés…
Brice Gimeno : Il s’agit en effet d’un segment de marché en pleine expansion. Les investisseurs, qui ont désormais une meilleure connaissance des produits structurés, ont toute confiance dans cette classe d’actifs, devenue incontournable dans leur allocation d’actifs (selon nos observations, à hauteur de 10 % à 15 % en moyenne pour les conseillers en gestion de patrimoine, leur poids pouvant parfois être bien supérieur). Dans ce contexte, les nouveaux sous-jacents que nous proposons depuis le début de l’année ont été très bien accueillis. Ainsi, le sous-jacent élaboré en partenariat avec SG 29 Haussmann, Société Générale et La Financière de l’Échiquier (LFDE) totalise, au 31 août, 510 millions d’euros de collecte depuis son lancement. Pour mémoire, pour ce sous-jacent qui constitue le moteur de performance de certaines de nos solutions de type « autocall », LFDE s’appuie sur ses propres analyses de marché et sur son expertise en investissement responsable et sélectionne tous les trimestres les 50 actions européennes représentant ses plus fortes convictions. Compte tenu du succès rencontré, nous œuvrons pour lancer, d’ici à la fin de l’année, un second sous-jacent de ce type, avec une allocation géographique élargie aux États-Unis. Le bilan est également positif pour le sous-jacent investi dans les actions d’entreprises respectant l’Accord de Paris, que nous avons lancé en partenariat avec BNP Paribas. Nous sommes très confiants en ce qui concerne les perspectives pour la seconde moitié de l’année, dans la mesure où nous constatons que la part des produits structurés dans l’allocation de la trésorerie d’entreprise – actuellement comprise entre 10 % et 20 % en moyenne – est appelée à progresser.
Pour quelles raisons ?
Marilyne Habib : Il y a encore six mois, le taux à dix ans évoluait en territoire négatif, alors qu’il ressort aujourd’hui à 1 %. Cette nouvelle configuration de marché, avec des taux d’intérêt élevés, permet de nouveau de proposer des produits structurés à capital garanti à l’issue de la durée du placement, intéressants pour adresser la trésorerie d’entreprise. Les entreprises ont-elles conscience des nouvelles opportunités de placement qui s’ouvrent ?
Brice Gimeno : Les investisseurs finaux sont en train de prendre conscience de ce nouvel état de fait. Notre mission consiste à sensibiliser les CGP à cette nouvelle configuration de marché, à les former et à leur donner les outils nécessaires afin qu’ils puissent démarcher la clientèle sur ce segment de marché de la trésorerie d’entreprise.
Concrètement, quels types de solutions proposez-vous ?
Marilyne Habib : Rappelons tout d’abord que notre raison d’être est de proposer des alternatives aux classes d’actifs et aux placements traditionnels (comme les dépôts à terme), offrant des rendements supérieurs, avec toujours une préoccupation centrale : celle de la liquidité. En ce qui concerne les placements à court terme, nous pouvons notamment proposer une solution combinant une partie monétaire importante – à hauteur de 70 % – et un produit structuré plus « dynamique ». Les placements à plus long terme peuvent, quant à eux, être structurés de différentes manières : indexation sur un moteur de performance, par exemple le sous-jacent lancé en partenariat avec SG 29 Haussmann, Société Générale et La Financière de l’Échiquier, que nous avons déjà évoqué ; avec coupon ; avec autocall ; etc. Bien entendu, nous nous adaptons aux besoins spécifiques des clients finaux – en matière de point d’entrée, de rendement ou encore de durée du produit – à travers des solutions sur mesure. Les problématiques peuvent en effet être très différentes entre une entreprise corporate et un investisseur institutionnel de type mutuelle. Nous pouvons également être une force de proposition lorsque nous avons déjà mis sur pied des produits répondant aux mêmes problématiques que celles pour lesquelles un client nous sollicite.
Paru dans Funds magazine n°160
– Septembre 2022.